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Malaria N° 3 - Sujet N° 1


POIDS DE NAISSANCE, INFECTION PALUSTRE PLACENTAIRE ET DEFICIT PONDERAL SAISONNIER A BOBO-DIOULASSO (BURKINA FASO).
J-F. Molez, M-F. Bosseno & S-G. Traoré


RESUME
La proportion de nouveaux-nés de poids inférieur à 2 500 g. est un indicateur de l'état d'avancement des stratégies de santé dans les pays en voie de développement. A Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), la fréquence des petits poids de naissance est de 10 % pour le sexe masculin, et de 20 % pour le sexe féminin. La parasitémie palustre placentaire qui provoque une hypoxie foetale et retard de croissance intra-utérine est une cause pouvant être à l'origine d'un déficit pondéral chez le nouveau-né. A Bobo-Dioulasso, l'endémie palustre à Plasmodium falciparum présente une variation saisonnière de la transmission en fonction des pluies, il en est de même des infections et des fortes charges parasitaires dans les espaces intervillositaires.
En tenant compte de cette dynamique de transmission, on observe un effet saisonnier de l'infection placentaire à P. falciparum sur le déficit pondéral chez les nouveaux-nés issus de placentas parasités nés en saison sèche (avec maturité foetale en saison pluvieuse, période de forte transmission palustre). Par contre les enfants qui naissent en saison pluies d'un placenta parasité (maturité foetale en saison sèche, période de transmission minimum), ne présentent pas de différence pondérale vis-à-vis du poids moyen du nouveau-né normal. Ce déficit pondéral saisonnier chez les nouveaux-nés issus d'un placenta infecté par P. falciparum est de moins de 300 g. sexes confondus (moins 120 g. chez les garçons, et moins 420 g. chez les filles). Les jeunes primipares et secondes pares sont particulièrement concernées par l'infection palustre placentaire, qui est un facteur supplémentaire dans ce groupe à risque.
En zone soudanienne du Burkina Faso, il existe un rapport saisonnier de cause à effet entre la variation saisonnière du taux de la transmission et le déficit pondéral du nouveau-né, par contre en zone de transmission intense et continue (Congo, Gabon), l'infestation palustre placentaire, bien qu'elle ait des répercussions pondérales sur le foetus, semble avoir moins de conséquences sur le développement foetal. Ainsi la responsabilité de l'infection palustre dans les petits poids de naisssance doit être pondérée en fonction de la dynamique de transmission palustre, sa répercussion sur le déficit pondéral est d'autant plus importante qu'il existe des fluctuations de la transmission palustre.

MOTS-CLES : Petits poids de naissance, Paludisme, Plasmodium falciparum, Infection placentaire, Transmission palustre saisonnière, Burkina Faso


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Avril 97