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Malaria N° 9 - Sujet N° 15


LA MEDECINE TRADITIONNELLE ET LES PLANTES MEDICINALES ONT-ELLES UNE PLACE DANS LA LUTTE ANTIPALUDIQUE ?
H.A. Oketch-Rabah & J.W. Mwangi


RESUME
Le paludisme est aujourd'hui l'un des problèmes de santé publique les plus sérieux au monde, surtout en Afrique, en Asie et en Amérique Latine, avec 300 à 500 millions de personnes infectées (OMS, 1997). Dans un rapport de l'OMS sur la Chimiothérapie Pratique du Paludisme, la mortalité liée au paludisme était en 1990 de l'ordre de 1 million de personnes par an (OMS, 1990). Toutefois, à l'heure actuelle, on estime que la mortalité infantile seule s'élève à plus de 2 millions de victimes par an (Watkins et cil., 1997). Sur les quatre espèces de Plasmodium qui infectent l'homme, P. falciparum est responsable de la forme de paludisme la plus sévère et devient de plus en plus difficile à traiter en raison de l'apparition de résistances (Olliaro et al., 1996).

La plupart des antipaludiques actuels ont été développés par synthèse et screening, approche qui s'est révélée inefficace et très coûteuse. Sur les 250 000 molécules synthétisées depuis les années 1970, seules la méfloquine et l'halofantrine sont passées au stade du développement comme antipaludiques, pour un coût de plus de 150 millions d'US $ (Salako, 1985). Devant l'absence de vaccin à l'horizon immédiat, la chimiothérapie et la chimioprophylaxie restent les meilleures méthodes de lutte antipaludiques. Toutefois, avec la multiplication des cas de résistance aux médicaments, il devient urgent de disposer de nouveaux produits, au mode d'action original.

Les plantes médicinales sont considérées comme une source potentielle de nouveaux médicaments ou de molécules inconnues susceptibles de servir de points de départ pour la synthèse de nouveaux médicaments. Certains des antipaludiques actuels les plus importants dérivent d'extraits de plante. La quinine provient du quinquina (Cinchona) (Phillipson et Wright, 1991 ; Phillipson, 1994) tandis que le composé le plus récent de la Pharmacopée occidentale, l'artémisinine, dérive d'Artemisia annua, fébrifuge chinois traditionnel utilisé depuis 2000 ans (Klayman et al., 1984, 1985 ; Trigg, 1985). Des études récentes ont également révélé l'existence de nombreux métabolites secondaires ayant une activité antipaludique variable (Nkunya, 1992). La médecine traditionnelle semble avoir apporté quelque chose dans le passé, Qu'en est-il aujourd'hui ?


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Octobre 98