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Malaria N° 2 - Sujet N° 9


LE PALUDISME ET LA TRANSFUSION : UNE ETUDE PORTANT SUR LES DONNEURS DE LA BANQUE DU SANG DE L'HOPITAL DE BOBO-DIOULASSO (BURKINA FASO)
T.R. Guiguemdé, M.A. Sanou, J.B. Ouédraogo, N. Coulibaly, A.R. Gbary & S.O. Coulibaly


RESUME
L'un des principes fondamentaux de la transfusion sanguine consiste à éviter la transmission d'agents pathogènes. Au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays africains, on ne procède pas au dépistage des parasites du paludisme dans le sang avant la transfusion. De manière à évaluer l'importance probable du paludisme transmis par transfusion, nous avons étudié l'infestation par le paludisme de la banque de donneurs de sang de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso (Afrique de l'Ouest), entre juillet 1991 et mars 1992.
L'étude a porté sur 521 donneurs qui ont donné 584 échantillons de sang. L'âge des donneurs a varié entre 15 et 68 ans, la majorité se situant dans la tranche de 15 à 34 ans (88,7%). Les donneurs étaient essentiellement de sexe masculin (95,6%), les deux principales catégories professionnelles mises en jeu ayant été des ouvriers d'usine (41,6%) et des écoliers (32,2%).
Les parasites du paludisme ont été détectés dans les sachets de sang et comptés dans une goutte épaisse. Sur un total de 584 sachets, 82 (14%) étaient infestés par le Plasmodium falciparum. Tous les donneurs étaient asymptomatiques.
La densité parasitaire dans le sang s'est située dans la plage de 12 à 12 800 parasites par ml-1. Toutes les densités supérieures à 1000 parasites par ml-1 ont été observées chez des sujets de moins de 35 ans.
La plupart des donneurs positifs au P. falciparum avaient de faibles densité parasitaires dans le sang (12 à 499 parasites par ml-1). Le pourcentage le plus élevé de donneurs infectés a été recensé durant les mois de la saison des pluies (août à octobre).
Les personnes ayant reçu du sang infecté par les parasites du paludisme et souffrant d'une immunodépression redevable à une opération chirurgicale peuvent développer un paludisme compliqué et grave. Dans les pays africains où le manque de ressources n'autorise pas un examen systémique du sang avant la transfusion, nous recommandons un freinage systématique de la maladie par l'administration d'un médicament antipalustre.


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Avril 97