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Malaria N° 4 - Sujet N° 2


CONNAISSANCES, ATTITUDES ET PRATIQUE DU PALUDISME DANS UNE COMMUNAUTE ISOLEE DE LA COTE ATLANTIQUE DE L'ETAT DE LAGOS, NIGERIA
B.M. Afolabi


RESUME
Les enquêtes réalisées auprès des résidents de la côte du Nigeria ont mis en évidence un manque de connaissance et bon nombre d'idées fausses sur la transmission et le traitement antipaludique, idées qui pourraient affecter défavorablement les mesures de contrôle et la thérapie antipaludique. Très peu de personnes (25 %) savaient que le moustique jouait un rôle important dans la transmission du paludisme. Les villageois ignoraient que les moustiques s'infectaient en piquant des individus atteints du paludisme où que ceux-ci pouvaient contracter eux-mêmes l'infection. La plupart des résidents pensaient qu'ils pouvaient attraper le paludisme d'autres façons, par une exposition prolongée au soleil, la consommation d'une alimentation riche en huile ou la prise d'eau contaminée, par exemple. Bien qu'un auto traitement antipaludique consistant en tisanes soit pratique commune, 52 % des mères et 100 % des formations sanitaires travaillant dans les villages (FSV) utilisaient la chloroquine. Et pourtant moins de 5 % des mères et moins de 20 % des FSV connaissaient la posologie correcte de chloroquine à utiliser pour obtenir une guérison. On a noté que plus le niveau d'éducation de la mère était élevé, moins fréquentes étaient les convulsions (X2 = 4,49 ; p < 0,05). Les médicaments injectables étaient généralement préférés à une médication antipaludique orale car la population pensait que les injections étaient plus puissantes et qu'elles engendraient un taux de guérison plus rapide. La plupart des guérisseurs traditionnels interrogés étaient d'avis que les femmes enceintes devaient prendre une phytothérapie pour que leur bébé devienne plus fort in utero. Une campagne d'éducation sur la santé axée sur la rectification de ces idées fausses devrait déboucher sur un traitement antipaludique plus approprié, sur une plus grande acceptation des mesures de protection personnelle et un meilleurs soutien en matière de contrôle du vecteur et de programmes de traitements médicamenteux par les résidents de la côte atlantique du Nigeria.

MOTS-CLES : Moustiques, Côte atlantique, Paludisme, Antipaludiques


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Avril 97