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Malaria N° 7 - Sujet N° 5


ETUDE PORTANT SUR L'EVALUATION DE LA PERSPECTIVE DE LA COMMUNAUTE SUR L'EMPLOI DE LINGE IMPREGNE POUR LE CONTROLE DU PALUDISME AU BOTSWANA
R. Diseko, D. W. Rumisha & T.R. Pilatwe


RESUME
Contexte :
Le programme de lutte antipaludique du Botswana dans une région rurale.

Logique :
Compte tenu de l’épidémiologie changeante du paludisme au Botswana et également dans le monde entier, il est nécessaire de compléter les stratégies de lutte antipaludique avec des interventions traditionnelles. Dans la plupart des régions, le vecteur et le parasite ont acquis une résistance aux insecticides et aux médicaments. L’emploi de matériel imprégné comme moyen de faire participer la communauté à la lutte antipaludique a été tenté ailleurs mais de telles méthodes sont très peu employées au Botswana. La participation active de la communauté à la lutte antipaludique n’a pas été évaluée au Botswana, mais l’acceptation implicite du traitement des domiciles privés par DDT et la recherche passive de cas a été considérée comme un mandat de la participation communautaire. Une étude a donc été conduite pour évaluer les façons dont la communauté du nord du Botswana pouvait prendre en charge le paludisme et l’effet qu’aurait l’introduction de moustiquaires imprégnées à titre de méthode complémentaire à la lutte antipaludique.

Conception de l’étude :
Une étude intradomiciliaire sur le KAP dans le cadre de la lutte antipaludique dans la région de Chobe a été entreprise dans le but d’identifier les informations et pratiques actuelles en matière de lutte antipaludique au sein de la communauté de Chobe.

Résultats :
448 chefs de famille (71%) parmi les chefs de famille de la région Chobe ont été interviewés. La plupart d’entre eux (93,5%) considèrent le paludisme comme un problème majeur de santé publique car ayant entraîné 82% des cas de décès durant la dernière saison de transmission. La communauté payait déjà pour des interventions de prévention dont des répulsifs (64%), des moustiquaires (17%). Une personne sur cinq parmi les membres de la communauté estimait que le paludisme était inévitable. La connaissance de la contribution de l’environnement à la transmission du paludisme, dont l’effet de l’eau stagnante, était peu répandue mais s’est néanmoins située dans un intervalle allant de 21,7 à 51,2%, En conséquence, 21% de la communauté a pris des mesures pour réduire les sites de reproduction des moustiques.
En outre, 36,6% de la population ne considère pas le traitement des domiciles privés par DDT comme une méthode rentable dans la lutte antipaludique. Durant la période maximale des piqûres de moustiques, il a été signalé que 80% de la population de la région de Chobe était dehors, à l’air libre. Il en résulte donc que le risque de piqûres infectantes ne soit pas considérablement différent entre les communautés vivant dans des maisons pulvérisées et celles demeurant dans des maisons non pulvérisées.
Seulement 8% de la communauté considère avoir une responsabilité dans la lutte antipaludique, sachant que 58% considère que le gouvernement est responsable du contrôle de la transmission du paludisme. Un bon nombre d’entre eux (58,5%) avaient néanmoins utilisé des moustiquaires pour se protéger contre le paludisme.
44% de la population de l’étude dort sur le sol, la moitié partageant l’espace au sol. De tels arrangements en matière de couchage ne représentent pas une situation optimale pour l’emploi de moustiquaires.

Conclusion :
La communauté de Chobe reconnaît que le paludisme est un problème prioritaire et elle met en oeuvre la lutte antivectorielle par le biais de l’utilisation d’un traitement des domiciles privés par le DDT (83%), par l’utilisation de répulsifs (64%), d’une manipulation environnementale (21 à 52%), de moustiquaires (17%) et d’une gestion cas par cas avec une chimioprophylaxie limitée. La responsabilité institutionnelle des activités de lutte antipaludique semble toutefois être le fait du gouvernement. Il existe en général des réserves sur le traitement des domiciles privés par le DDT et on a même enregistré des cas de résistance au DDT.
L’introduction d’une intervention supplémentaire de lutte antivectorielle par le biais de moustiquaires faisant intervenir la communauté depuis les stades de planification, de monitorage et d’évaluation pourrait servir comme point de départ au transfert à la communauté de la responsabilité de la lutte antivectorielle.
Dans la région de Chobe, l’ONG la plus active est le VHC qui dépend du VDC, son organisation mère. Le recours à cette agence de développement de village pour la lutte antipaludique permettra d’une certaine façon de créer des liens dans le développement de la lutte antipaludique. Le projet a été démarré et ses répercussions feront l’objet d’un rapport dans la prochaine publication.


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Septembre 97