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Malaria N° 10 - Sujet N° 4


CONSEQUENCES DE L'UTILISATION DU COTRIMOXAZOLE DANS LE TRAITEMENT DU PALUDISME NON COMPLIQUE DE L'ENFANT DANS UNE REGION DE MULTIRESISTANCE EN TANZANIE
T.K. Mutabingwa, A.M. Rønn, I.C. Bygbjerg, E.K. Maina et E. Hills


RESUME
La superposition clinique d'un paludisme et d'une pneumonie a mené à la recommandation d'un traitement combiné des deux maladies avec du cotrimoxazole (CTMZ). Cette utilisation peut être limitée par une propagation de résistance aux médicaments antibactériens et nécessite donc une surveillance continue de l'efficacité clinique du CTMZ. L'étude évaluait l'efficacité de 5 jours de traitement au CTMZ à la dose, de 20 mg de sulfaméthoxazole/kg, administrée en deux doses chez 100 enfants de moins de 5 ans atteints de paludisme non compliqué ; l'étude était menée dans l'hôpital du district de Muheza, district qui connaît un problème de multirésistance. Cent autres enfants de moins de 5 ans étaient traités avec de la chloroquine (CQ) à la dose de 25 mg de chloroquine base/kg, divisée en trois prises administrées sur trois jours. Les deux groupes étaient comparables du point de vue de l'âge, de la densité parasitaire avant traitement et de la moyenne de leur taux d'hémoglobine. Tous les enfants étaient hospitalisés pendant 7 jours et revus aux jours 14, 21 et 28. Au 7ème jour, la parasitémie avait disparu chez 94 % des enfants du groupe traité avec le CTMZ contre 14 % pour le groupe traité avec la CQ. Le temps de négativation parasitaire moyen (TNPM) était de 4,1 jours pour le CTMZ et de 5,6 jours pour la CQ. Le taux de résolution des symptômes au 3ème jour était de 64 % pour le CTMZ et de 41 % pour la CQ. Le groupe de la CTMZ montrait un taux de récidive élevé de 18 % au 14ème jour. Le TNPM du groupe CTMZ était significativement supérieur de 2,6 jours par rapport à celui rapporté en 1975 (Muheza) et supérieur de 2,7 jours à celui rapporté en 1991 (Malawi). Le TNPM et le taux de récidive indiquent une augmentation de la tolérance des parasites au CTMZ, la porte ouverte vers la résistance. Il est donc essentiel d'utiliser le CTMZ de manière limitée et judicieuse afin de prolonger la durée de vie de sa valeur chimiothérapeutique. La chloroquine ne convenait pas comme antipaludique de première intention.


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Pages maintenues par Dr. Stéphane DUPARC - Décembre 99